Unite.ci, Abidjan : Le Président Exécutif du PPA-CI, le ministre Sébastien Dano Djédjé, a animé une conférence de presse le mercredi 19 février 2025 au siège du parti. À cette occasion, il a dénoncé le refus de la Commission Électorale Indépendante (CEI) de procéder à la révision de la liste électorale avant la présidentielle d’octobre 2025.
Le refus de la CEI d’organiser une septième révision de la liste électorale (RLE) fait écho au sein des partis politiques de l’opposition, notamment le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui a jugé cette décision « controversée ».
Par la voix de son Président Exécutif, Sébastien Dano Djédjé, le PPA-CI a dénoncé une manœuvre politique visant à « restreindre l’électorat et à favoriser le parti au pouvoir ».
Selon le parti de Laurent Gbagbo, ce refus exclut des millions d’électeurs potentiels et viole l’article 6 du code électoral, qui prévoit une mise à jour annuelle de la liste.
À en croire Dano Djédjé, pour justifier sa décision, la CEI évoque les « réalités de terrain ». Cependant, le PPA-CI a rejeté cet argument, soulignant que le financement des opérations électorales est déjà assuré et rappelant que des révisions similaires ont eu lieu en 2015 et 2020.
Pour l’opposition, cette décision ne serait qu’un élément d’une stratégie plus large du pouvoir, visant à éliminer des adversaires politiques, sélectionner les électeurs, favoriser la corruption électorale et renforcer son contrôle sur les institutions.
Dano Djédjé a exclu l’hypothèse d’un boycott des élections par le PPA-CI dans ce contexte tendu, estimant qu’un tel choix ne ferait que renforcer le RHDP. À la place, il a annoncé une mobilisation intense reposant sur plusieurs axes, notamment des missions de sensibilisation sur le terrain, une pression diplomatique à l’international et des recours légaux contre cette décision.
Par ailleurs, il a pointé du doigt la composition « déséquilibrée » de la CEI et le manque de dialogue avec le gouvernement, qu’il a jugé préoccupants à l’approche du scrutin.
À huit mois de l’échéance électorale, l’opposition reste déterminée à se battre pour garantir des élections crédibles et transparentes, a-t-il soutenu. Pour lui, « si la pression politique et sociale s’intensifie, elle pourrait contraindre la CEI à revoir sa position ».
Toutefois, a indiqué Dano Djédjé, l’issue de cette bataille dépendra en grande partie de la capacité des partis d’opposition et de la société civile à peser sur le processus électoral et à mobiliser les électeurs en faveur d’un scrutin équitable.
APP