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La lutte contre le cancer rime avec chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie…La prise en charge aussi bien médicale que psychologique, demeure un casse tête pour le malade et sa famille. Pour remédier cette situation, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO).
Dans cette structure considérée comme le fleuron du traitement du cancer en Côte d’Ivoire, en plus du plateau technique et de l’arsenal thérapeutique comprenant des traitements innovants à des coûts accessibles grâce aux subventions et autres partenariats mis en place par l’Etat, d’importants investissements ont été faits pour offrir la meilleure prise en charge possible aux patients.
« La personne est traitée de façon holistique, aussi bien pour les soins médicaux que dans les autres soutiens non médicamenteux. C’est notre façon de lui dire qu’elle peut s’en sortir et qu’il y a des possibilités de guérison au bout de tous ces traitements », explique la directrice du CNRAO, Prof Judith Didi-Kouko Coulibaly.
En effet, dans cette structure hospitalière, les spécialistes sont là pour écouter les malades et répondre à leurs besoins non médicamenteux. En première ligne, on trouve l’unité des soins d’accompagnement dirigée par Prof Hortense Aka Dago-Akribi, psychologue clinicienne.
« La psychologie clinique est faite d’écoute. Ecoute du malade mais aussi des personnes affectées (frères, sœurs, enfants, conjoints). C’est ainsi qu’on arrive par exemple à redynamiser les couples. On permet à ces personnes de dire des choses qu’elles ne diraient nulle part ailleurs », indique la spécialiste que nous avons rencontrée.
Et selon elle, dans le cas du cancer du sein, cette prise en charge est essentielle. Lorsque la mastectomie (ablation) devient nécessaire en raison de la pathologie, les femmes vivent une perte de leur identité, leur féminité, de la maternité et également de leur sexualité. Perdre un élément aussi important est fort, douloureux et lourd de sens. C’est pourquoi, il est nécessaire d’en parler pour aider la patiente à faire ce deuil difficile car il touche l’intégrité, l’estime de soi et l’identité.
Cet accompagnement prend en compte également divers autres aspects. Ainsi, un centre de nutrition a été inauguré le mercredi 22 mai 2024, par la Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara. Le nouveau bâtiment, composé d’une cafétéria, d’un espace de nutrition de 120 places, de 03 bureaux et d’une salle de kinésithérapie, financé à environ 200 millions de FCFA, a été offert par la Fondation SIFCA. Les conseils nutritionnels aident les malades à avoir une alimentation adaptée à leur besoin.
Pour le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, ce centre est « un investissement précieux qui aura un impact significatif sur nos patients ». Notons que la salle de kinésithérapie du centre a été entièrement équipée par la Première dame à hauteur de 11 millions de FCFA. La kinésithérapie facilite la reprise des mouvements et les suites opératoires. En plus, les patients se retrouvent pour des activités physiques. Le sport met en avant leur corps mais bien plus, leur capacité à lutter contre les effets secondaires des traitements et à prévenir les troubles.
Le CNRAO dispose aussi d’un espace de beauté « la Maison rose de la beauté », ouverte avec le soutien de la Fondation L’Oréal. Elle prend en compte la dimension socio-esthétique qui permet de redonner aux patientes une vision très positive d’elles-mêmes. L’approche esthétique les aide à se reconstruire en tant que femme et à retrouver une identité nouvelle avec ou malgré le cancer.
Selon les chiffres donnés par la directrice du CNRAO, ce sont 7876 patients qui ont participé aux différentes activités d’accompagnement.
Et pour encourager toutes les combattantes dans leur parcours thérapeutique, le centre a ouvert une galerie photos dénommée « Espoir et Vie ». Cet espace d’exposition leur donne à travers des portraits de femmes ayant réussi à se reconstruire, une vision très positive qu’elles se réapproprient.
APP/CICG