Trois ans avant la fin de cet engagement signé en toute liberté et responsabilité, qu’est ce qui n’a pas marché pour que certains signataires de cet accord qui, pourtant avait commencé à porter des fruits approuvés de tous, décident de tourner casaque et se lancent dans un débrayage en dépit des textes et accord en vigueur ? Qui tire les ficelles, qui se cache donc derrière ce débrayage aux allures peu maîtrisables ?
Des questions sommes toutes logiques à la lumière des clauses qui soutandent l’accord portant trêve sociale du 8 août 2022 et aussi de la loi subséquente en matière de grève. En effet, la loi n° 92-571 du 11 septembre 1992 fixant les modalités de la grève aux termes des dispositions des articles 2 et 3 dispose que le déclenchement de la grève est obligatoirement précédé d’une procédure de conciliation comprenant trois phases successives dont Premièrement la tentative de conciliation entre le service ou l’organisme employeur et les agents, en liaison avec les services compétents du Ministère en charge de la Fonction Publique ;deuxièmement la saisine du Ministre Technique intéressé et du Ministre chargé de la Fonction Publique en vue d’une solution et enfin la saisine du Chef du Gouvernement en dernier ressort.
Et de préciser par ailleurs qu’ en cas d’échec de la conciliation, l’organisation syndicale concernée est tenue, si elle désire recourir à la grève, de déposer un préavis précisant les motifs, le lieu, la date et l’heure du début de la grève, simultanément au Ministère en charge de la Fonction Publique contre la remise d’un récépissé de dépôt et au Ministère technique ou à la Direction de l’établissement concerné, au moins six (06) jours ouvrables avant la date prévue pour le déclenchement de la grève. Toutefois, il est souligné que le préavis ne fait pas obstacle à la négociation en vue du règlement du conflit.
Cette grève annoncée est prévue pour durer 72 H , du mardi 15 au jeudi 17 et concerne cinq syndicats dont l’Education nationale, les Affaires sociales, Femme, famille et enfants, Santé puis l’Enseignement technique et formation professionnelle.
Au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 12 octobre à Abidjan, les initiateurs de la grève ont placé au centre de leurs revendications la question de l’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur Education-Formation. Selon le porte-parole des organisations syndicales Blé Blé David, la délégation qu’il conduit a été reçue par le comité consultatif et aussi par Madame la Ministre d’Etat en vue du règlement pacifique des revendications.
Ainsi, à la lumière de ce qui précède, il ressort du Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction publique que cette grève est illégale car ne respectant pas la procédure de grève dans les services publics telle que prescrite par la loi n° 92-571 du 11 septembre 1992 fixant les modalités de la grève.
De source proche de l’Administration publique, « cette grève est inopportune dans la mesure où le dialogue social, entamé et consacré par le protocole d’accord et les textes internationaux, n’a jamais été rompu. Telles ; l’institution des comités sectoriels de dialogue social par décret suivi de leur mise en place dans tous les ministères, l’existence du comité de dialogue social dans la Fonction Publique ; l’installation du comité consultatif de la Fonction Publique et la rencontres périodiques de madame la Ministre d’Etat avec les 08 signataires de la trêve sociale ». A en croire le Ministère, ‘’le Gouvernement a honoré ses engagements pris lors de la signature de la trêve sociale qui s’élèvent à plus de 1100 milliards sur la période 2022 – 2027 à hauteur de 99%’’.
Au regard de toutes ces réalisations et des bonnes dispositions du Gouvernement à traiter les revendications et doléances sectorielles des Fonctionnaires et Agents de l’Etat à caractères financiers y compris les primes, certains observateurs disent s’interroger légitimement sur les réelles motivations d’une grève dans un tel contexte.
Nous y reviendrons
Gisèle tienfô